Dignité, la préserver et la maintenir dans le soin psychiatrique

Vendredi 16 Mai 2025 à la Faculté de Médecine de Nancy
Amphithéâtre Lepois
9, Avenue de la Forêt de Haye
54500 Vandoeuvre-lès-Nancy
Inscription
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Argument
Qui oserait remettre en cause la dignité des personnes recevant des soins psychiatriques ? Proclamer cette dignité est une évidence, presque un truisme. Et pourtant elle mérite certainement d’être défendue, affirmée, soignée. Cette dignité peut être mise à mal par les représentations sur la maladie mentale dans nos sociétés. Mais elle peut aussi être atteinte plus subtilement par des glissements organisationnels, économiques, politiques ou moraux, qui touchent le soin. Dans ce cas, le sentiment d’indignité peut même gagner les soignants : c’est la « souffrance éthique » …
Cette nouvelle journée de la Société de Psychiatrie de l’Est a pour but de multiplier les regards sur cette question complexe. Dans son dernier ouvrage « La clinique de la dignité », la philosophe Cynthia Fleury incite à résister au « devenir-indigne » du monde. Elle ouvrira cette journée en nous donnant sa vision de la dignité et de ses modes de défense.
Si la maladie mentale est une situation critique pour la dignité, il est alors important d’examiner le vécu de cette maladie mentale et sa guérison. C’est le sens du récit de la Professeure Anne Revah-Levy qui l’a confié récemment dans son ouvrage « L’intime étrangère » : elle viendra nous dire ses questionnements. Avec un regard scientifique, cette journée sera aussi l’occasion d’examiner les travaux qualitatifs sur le vécu des troubles psychiques.
La dignité peut être également malmenée par des situations particulières lors des troubles psychiques. Ainsi, lorsque les troubles surviennent chez des personnes rendues vulnérables par la migration, le péril peut être double. Au-delà de la souffrance intime qu’ils occasionnent, les troubles psychiques peuvent aussi générer un handicap : nous reviendrons sur le parcours de jeunes en Service d’Éducation Spéciale et de Soins A Domicile (SESSAD) ainsi que sur le concept de réhabilitation comme travail sur la dignité. Enfin, le soin psychiatrique lui-même est un enjeu pour la dignité. Il peut la mettre en péril lorsque la coercition est nécessaire : comment, alors, construire une psychiatrie sans violence ? Nous aurons aussi l’occasion d’évoquer, par le regard d’un directeur des soins, ces métiers de la dignité indispensables à l’hôpital, comme le métier d’aide-soignant : le soin psychiatrique a dû les redécouvrir avec les années.
Pré-programme
- Cynthia FLEURY (Philosophe, GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences, CNAM) Clinique de la dignité
- Anne REVAH-LEVY (Pre de Psychiatrie, Université Paris Cité) Une psychiatre retourne au travail : un récit à la première personne
- Jordan SIBEONI (Pr de Pédopsychiatrie, Université Paris Cité) L’expérience de la maladie psychiatrique : apport des recherches qualitatives
- Assia ZERROUCK (Pédopsychiatre, CMPP Metz) Migration et souffrance psychique
- Crina PAPUC (Psychiatre CPN Nancy) Préserver la dignité chez les jeunes ayant un handicap psychique
- Francis MANGEONJEAN (Directeur des soins, CPN Nancy) Les métiers soignants au coeur du combat pour la dignité
- David MASSON (Psychiatre, CPN Nancy) La réhabilitation : travail de la dignité
- Alexina YODER (Psychiatre, GHR Mulhouse) Pour une psychiatrie sans violence