Strasbourg, le 17 novembre 2017 : Du « traumatisme psychique » au « psycho-trauma »
Sous la présidence de Madame Juliette MEADEL
Ancienne Secrétaire d’État chargée de l’Aide aux Victimes
Le traumatisme psychique fait depuis de longues années l’objet de l’attention des psychiatres en raison des désordres psychiques engendrés dans des situations de conflits armés ou lors d’événements violents de la vie civile. Depuis ces 40 dernières années, il occupe une place importante tant au niveau social que politique. Historiquement, le concept de « névrose de guerre » a émergé à la fi n du XIXe siècle avec les premiers travaux d’Oppenheim, Kraepelin et Charcot puis des médecins militaires. C’est à l’occasion des dramatiques batailles de la Première Guerre Mondiale, il y a tout juste un siècle, que les conséquences personnelles, tant psychiques que comportementales, de la violence des combats et des effractions psychiques brutales qu’ils engendraient, ont fait l’objet des premières tentatives de traitement. Actuellement, le concept de « trouble stress post-traumatique » a remplacé celui de « névrose de guerre » et de « traumatisme psychique » dans le DSM-5. Il prend en compte non seulement les traumatismes psychiques engendrés par les états de guerre ou de catastrophes mais intègre également un large éventail de traumatismes de la vie que tout un chacun peut rencontrer. Au quotidien, le traumatisme psychique touche de nombreuses personnes. L’exposition à un événement traumatique sur la vie entière concernerait 30 % de la population générale en France et 5 % de celle-ci souffrirait d’un retentissement psychologique majeur sur le long terme.
C’est à l’occasion du 20ème anniversaire de la création des Cellules d’Urgence Médico-Psychologiques (CUMP) que la Société de Psychiatrie de l’Est a décidé d’organiser sa Journée d’Automne du 17 novembre 2017 à Strasbourg sur le thème du traumatisme psychique appelé aujourd’hui psychotrauma(tisme). Cette question sera envisagée, tout au long de la journée,
- tout d’abord dans une dimension historique (dans le cadre même de la Grande Guerre et de témoignages de 1917 ; à travers un écrit du Pr. Théophile Kammerer datant de 1966 ; en reprenant l’évolution au cours de ce siècle des thérapies possibles et enfin n en envisageant les conditions de la création d’une mémoire collective après des événements hautement traumatiques) ;
- et dans sa dimension actuelle ensuite, tant avec les CUMP du côté de l’organisation politique et sanitaire des soins psychiques à apporter aux victimes de traumatismes de masse (attentats et catastrophes), que des soins spécifiques à proposer aux personnes.
Voir aussi : Le psycho-trauma : une affaire d’État ? par Juliette MEADEL, Paris
Documents annexes
Les présentations de la journée